Ils sont tombes.kar

"créé par frudek"
Ils sont tom~ombés sans trop savoir pourquoi,
Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vi~ivre
Avec des gestes lourds comme des hommes ivres,
Mutilés~és, massacrés, les yeux ouverts d'effroi,
Ils sont tom~ombés en invoquant leur Dieu,
Au seuil de leur église ou le pas de leur po~orte,
En troupeaux de désert, titubant en cohorte,
Terrassé~és par la soif, la faim, le fer, le feu...

Nul n'éleva la voix dans un monde euphorique,
Tandis que croupissait un peuple dans son sang.
L'Europe découvrait le jazz et sa musi~ique,
Les plaintes de trompettes couvraient les cris d'enfants.
Ils sont tom~ombés pudiquement, sans bruit,
Par milliers, par millions, sans que le monde bouge,
Devenant un instant minuscules fleurs rou~ouges
Recouverts par un vent de sable et puis d'oubli.

Ils sont tom~ombés les yeux pleins de soleil,
Comme un oiseau qu'en vol, une balle fraca~asse
Pour mourir n'importe où et sans laisser de traces,
Ignoré~és, oubliés dans leur dernier sommeil.
Ils sont tom~ombés en croyant, ingénus,
Que leurs enfants pourraient continuer leur enfan~ance,
Qu'un jour, ils fouleraient des terres d'espérance
Dans des pa~ayys ouverts d'hommes aux mains tendues.

Moi, je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Qu'i'a choisi de mourir sans abdiquer sa foi,
Qui n'a jamais baissé la tête sous l'inju~ure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas.
Ils sont tom~ombés pour entrer dans la nuit
Éternelle des temps, au bout de leur courage.
La mort les a frappés sans demander leur â~âge
Puisqu'ils étaient fautifs d'être enfants d'Arménie...